Broadway Therapy : une comédie théâtrale enjouée

Après 13 ans d’absence, Peter Bogdavovich revient avec une comédie new-yorkaise décomplexée, loufoque et très enlevée, dans la lignée des films de Woody Allen. Un très bon « feel good movie ».

 affiche du film

Isabella confie ses souvenirs à une journaliste. La vie de cette ex-escort girl a basculé le jour où elle a rencontré Arnold, un metteur en scène de Broadway, qui va lui offrir une chance incroyable suite à un incroyable concours de circonstances. Elle entraîne alors avec elle une foule de gens dans des péripéties réjouissantes durant lesquelles elle passera du statut de call-girl à celui d’actrice reconnue.

Les dialogues sont savoureux et percutants dans cette comédie douce-amère qui se laisse regarder avec plaisir, tel un théâtre de boulevard made in Broadway. Les quiproquos et les situations cocasses s’enchaînent dans un rythme endiablé où la réalité se mêle au théâtre, formant un ensemble cocasse et très drôle, bien qu’intentionnellement peu crédible mais qu’importe. Portes qui claquent, coïncidences inouïes, chassé-croisé amoureux…, font que l’on assiste à un véritable vaudeville allenien revisité dans lequel plane l’ombre de Feydeau où l’artifice et le burlesque sont rois avec un indéniable comique de situations.

Une mise en scène plus qu’efficace, un casting excellent, une mécanique comique bien huilée et de bonne qualité, tous les ingrédients sont là pour faire de Broadway Therapy le remède antidépresseur. Filmé en plan-séquence, les références sont omniprésentes pour un bel hommage à la comédie américaine des années 40 (Capra, Hawks, Edwards, Lubitsch…) et le talent des acteurs domine le cadre de la caméra. En tête, Jennifer Aniston, remarquable dans le rôle de la fausse psy rigide, au bord de la crise de nerf et bien plus névrosée que ses patients. Elle est épatante, ravagée à souhait et complètement déchaînée, à mourir de rire. Owen Wilson, quant à lui, est très à l’aise, tout comme la jeune Imogen Poots qui crève l’écran en gourde très convaincante. Son assurance mêlée à son côté plutôt gauche séduisent.

Peter Bogdanovich maîtrise parfaitement toutes les ficelles de la comédie loufoque et plaisante. C’est délicieux et croustillant comme « donner des écureuils aux noisettes ». Un bon moment de rire et de divertissement pur dont il serait bien dommage de se priver.


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